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Un tour du Skagerrak
 
-- 15 au 29 juillet 2017  --
 
Virée finalement très classique pour les vacances d’été ici, balade le long de la « côte-d’azur» norvégienne, puis traversée sur la Suède qui reste le bassin favori des voiliers locaux. Pas de grandes navigations cette fois, mais une multitude de petits mouillages plus mignons les uns que les autres.

Pour plus de photos scandinavo-balneaires, rendez-vous dans notre page "Photos".


400 milles navigués


Nos escales, cliquez sur les noms pour plus de détails :
Vollen (port) - Drøbak (port) - Vallø (port) - Malmøy (mouillage) - Portør (mouillage) - Arendal (port) - Hunnebostrand (port) - Fjällbacka (port) - Väderöarna (mouillage) - Alevikilen (mouillage) - Brevik (port) - Kuvauen (mouillage) - Seiløy (mouillage)Hankø (coffre)
 
15 juillet : Oslo Killingen – Vollen (11 M)
Ça souffle pour ce premier jour des vacances, nous serons tout de suite dans le bain… Qu’importe le soleil brille, les cales sont pleines, nous hissons le foc et une grand-voile bien arisée et prenons la route du sud, au près bien entendu.

Le vent monte de plus en plus, ainsi que la mer qui est étonnement haute pour le fond du fjord d’Oslo, les embruns volent. En guise de bain, nous en serons quittes pour une douche !
On rejoint rapidement petit port de Vollen, qui a le bon goût d’être bien abrité du vent de sud. Alors certes on voit toujours les hauteurs d’Oslo depuis le port, mais ça y est nous sommes parties !

Au revoir Killingen, c'est parti pour les vacances !
16 juillet : Vollen – Drøbak (14 M)

Les îles autour de Drøbak
Le lendemain, surprise ! Le vent et la mer sont totalement calmés ! Le bateau glisse doucement (très doucement…) toute toile dehors entre les îles couvertes de sapins…
 
Notre objectif du jour : se positionner au sud du détroit de Drøbak ou le vent s’engouffre et ou le courant portant au nord devient assez fort en cas de coup de vent de sud. On tire des bords tout doucement entre les îles, puis de moins en moins doucement comme le vent revient et accélère dans les chenaux étroits.

Nous arrivons au niveau de la forteresse d’Oscarborg et il nous reste quelques milles avant Drøbak. Quand en regardant la carte de plus près, on réalise que le fjord est pratiquement entièrement barré par un mur artificiel à 1m de profondeur !! Bien protégée la forteresse… Il existe uniquement deux chenaux très étroits, bien balisés de rouge et de vert.

Une fois passées, c’est tout doit jusqu’au port visiteurs de Drøbak, une charmante bourgade ensoleillée, aux rues fleuries et aux glaces délicieuses !

Les jolies rues fleuries du  bourg de Drøbak
17 juillet : Drøbak - Vallø (31 M)

La côte étonnamment Danoise autour de Tønsberg
Dernier jour du coup de vent de sud, nous espérons avancer le plus possible vers la sortie du fjord tout en restant abritées des conditions trop pénibles. Au final nous aurons un vent extrêmement variable, de 2 ris-foc-3e ris-à-poste dans le fjord de Drøbak à GV-haute-génois par moment. Les conditions dans le fjord sont toujours très instables et le vent arrive par bouffées…

Après quelques heures de manœuvres, ça y est, on voit la mer ouverte à l’horizon ! Mais ça sera pour demain, pour l’heure on tourne à droite et entrons à Vallø juste à côté de Tønsberg.

Petite balade au bord du fjord pour finir la journée. Étonnamment la côte est plate, parsemée de roseaux, de plages peu profondes où poussent des petits rochers arrondis. On se croirait presque au Danemark !




18 juillet : Vallø - Malmøy (35 M)
Ça y est le coup de vent est enfin parti et les conditions deviennent plus maniables en dehors du fjord. Même extrêmement maniables. Même plutôt calmes. Même très calmes. 
On en profite pour se faufiler au moteur entre les îles de granit au sud-ouest du fjord d’Oslo, ces archipels que l’on nomme ici « Skjærgård », littéralement champ de cailloux. Plus boisées qu’en Suède, elles sont parsemées de «hyttes», ces cabanes-en-bois-résidences-secondaires dont les norvégiens raffolent. La lumière est magnifique en ce petit matin paisible sur la mer toute calme…

… VRAOUUUUUUUMMMM ….. VRAOOUUUMMM ….. 9h30, ça y est les locaux sont réveillés et ils foncent vers les îles dans leurs gros bateaux à moteur qui vont vite, qui sentent pas bon et qui font des vagues… Mais où sont les voiliers ?? On se sent un peu minoritaires dans le coin.



Le fjord d'Oslo s'émiette en son sud-ouest

Les conditions nous permettent enfin d'aller taquiner les cailloux !
Arrivée sur l’île de Ildverket où l’on s’amarre le long d’un petit ponton en bois fixé directement sur le granit. L’eau est transparente, la petite plage regorge de bigorneaux, l’île est très jolie avec une vue à tomber sur l’entrée du fjord. Mais les vagues générées par nos amis à moteur rendent le quai très inconfortable.

On ne reste que le temps d’une balade – baignade – déjeuner, le temps d’admirer l’organisation du parc naturel : la barge poubelle vient récupérer les déchets tandis que les jeunes du village d’à côté viennent vendre des glaces en Zodiac.
Le vent de sud-ouest se lève de nouveau, à nous le large ! On sort définitivement du fjord d’Oslo en passant le célèbre phare de Færder, et mettons cap à l’ouest. Vers le fjord de Larvik et ses petites îles à l’entrée. Nous avons choisi l’île de Malmøy, et son mouillage niché dans une baie toute ronde. Nous y arrivons dans un soleil rasant, la pioche tombe et Laure peut enfin sauter dans l’eau pour sa toilette de saltimbanque. On n’est pas mal…

Le célèbre phare de Færder, à l'entrée du fjord d'Oslo

Premier mouillage des vacances !

19 juillet : Malmøy - Portør (32 M)
Journée calme, programme exploration des eaux norvégiennes. Le vent a le bon goût de tourner au sud-sud-est avant de tomber et on avance donc sous spi asymétrique toute la matinée. Puis le moteur remplace le spi comme le vent rend son dernier souffle vers midi.

Qu’importe, nous entrons dans le dédale rocheux (Skjærgård si vous avez bien suivi) de Kragerø où les chenaux seront bientôt trop étroits pour évoluer à la voile de toute façon. Et en effet nous faisons cap sur une belle île boisée. Mais où est le chenal ?? Dans l’île. Dans l’île ??!! Nous approchons et découvrons une minuscule faille dans l’île en question, mais avec environ 10m de fond et autant de large : ça passe !

Expérience assez similaire à nos balades en kayak, nous avons le sentiment d’évoluer dans un lac de montagne ! A bâbord des sapins, à tribord une grande falaise de pierre. Et pourtant nous sommes à quelques milles de la mer ouverte...

Saltimbanque se faufile dans les dédales de Kragerø

Laure profite du mouillage à sa façon
Pour passer la nuit, nous avons repéré un complexe de gros cailloux ronds à Portør où nous aimerions mouiller « à la scandinave », une ancre à l’arrière et une aussière à l’avant passée sur un piton planté sur le caillou.

L’endroit est connu, la plupart des meilleures places sont prises. On essaye divers endroits pendant plus d’1 heure : ici pas assez d’eau, ici pas assez de place, ici courant traversier qui rend le mouillage incertain. Déçues nous allons mouiller « på svai », c’est-à-dire de manière plus classique sur ancre à l’avant, dans la baie d’à côté. Au final on est plus tranquille pour se laver dans le cockpit !

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20 juillet: Portør - Arendal (32 M)
Départ au petit matin, on s’extrait des cailloux par la passe sud. Puis dès qu’il y a un peu d’eau à courir, on envoie le grand spi! Le vent a tourné à l’est-nord-est, direction qu’il ne quittera plus pendant les 10 prochains jours.

Navigation assez paradisiaque, en short-T-shirt sous le soleil et le spi, les maquereaux mordent, un courant portant de plus d’un nœud nous file un coup-de-main bienvenu. Les montagnes qui dépassaient de Kragerø font place à une ligne de côte plus basse qui pourrait nous rappeler notre lointaine Bretagne.


On laisse le rocher affleurant à bâbord, la perche à tribord, et on est sortis !

Mouillage scandinave et sylvestre.
A peine le temps de déjeuner que nous voilà au nord de l’île de Tromøya, où nous entrons dans le Skjærgård (ah non on ne vous le traduit plus). Le vent s’engouffre dans le chenal étroit entre l’île et la terre et nous avançons gaiement plein vent-arrière sous génois seul. Le passage est très – très – emprunté. Il est bordé de nombreuses « hytte », puis même de véritables maisons, et carrément d’un chantier naval ! Nous sommes les seules à la voile avec l’impression réminiscente de conduire une 205 diesel sur l’autoroute !

Il est un peu tôt pour arriver dans la grande ville d’Arendal, nous avons repéré sur le guide une petite île aux cailloux accores munis de pitons pour mouiller à la scandinave. Victoire, cette fois c’est la bonne : Laure mouille l’ancre arrière et passe la sangle qui la retient à Camille, qui approche doucement le bateau de la roche tout en contrôlant la tension sur le mouillage. Entre temps Laure a filé à l’avant et vérifie que les fonds ne remontent pas trop. 3m de distance, 2m, 1m, 50cm, hop, Laure a sauté à terre avec l’aussière tandis que Camille les yeux rivés sur le sondeur arrête le bateau sur l’ancre arrière. Nickel, une réussite un succès !! Il ne faut pas avoir peur de toucher un peu quand même, c’est rare qu’on ait plus de 10cm sous la quille au moment critique du débarquement par l’avant. Il faut vraiment bien contrôler sa vitesse.

Parfait, on en profite pour un petit tour sur l’île et un goûter avant de continuer notre route vers Arendal. A notre surprise, le port visiteur est plein, essentiellement des grosses vedettes à moteur (le modèle Skagen, voir notre récit de l’été 2016). Nous tentons notre chance dans le vieux port de Pollen, et optons pour une place à couple d’un vieux bateau de course long et étroit façon cigare.

Le temps va se dégrader et le vent souffler pendant la nuit, nous sommes prêtes pour une dure grasse matinée…

Régatte de jolis bateaux  au milieu du chenal
21-22 juillet: Arendal - Hunnebostrand (109 M)

Beau temps sur Arendal avant le départ...
Comme prévu il ne fait pas beau. Et encore au sud c’est pire : le vent d’Est est accéléré entre la pointe sud de la Norvège et la pointe nord du Danemark. Alors nous avons décidé de ne pas continuer plus loin de long de la côte norvégienne et de plutôt traverser directement vers la Suède.

Enfin directement… le vent souffle obstinément d’Est, et nous allons, et bien pile vers l’Est oui… Ça ne va pas être si direct que ça cette affaire…

Pour couronner le tout, la visibilité est des plus limitées et le temps des plus humides. On sort d’Arendal entre les cailloux des îles du sud puis cap au Nord-Est, au près. Le coup de vent n’est pas si loin que ça et on fonce sous deux-ris foc. On affale même la grand-voile temporairement comme le vent monte sous un nuage un peu plus gris que les autres.
Malgré les conditions sportives, on se traine désespérément sur le fond… Le chouette courant qui nous avait tant aidé la veille est toujours là, et contrairement à nos bons vieux courants de marée, il n’a aucune intention de changer de direction ! On est donc à fond sur la surface… à à peine 3 nœuds sur le fond…

Mais comme attendu, le vent finit par mollir un peu (en refusant, on ne peut pas tout avoir…), on renvoie toute la toile et virons, cap sur le Danemark. Le ciel se dégage un peu et on voit presque des étoiles pendant les 2 longues heures d’obscurité de cette « nuit » de fin juillet.


Le lever de soleil est aussi beau et paisible que cette nuit au large…
Nouveau virement au matin. Nous n’avons pas vraiment encore décidé notre destination finale : soit nous prenons l’option « ajouter des milles au compteur » et allons visiter Göteborg, soit on opte pour « à la découverte du Skjærgård suédois » et on atterrit juste au Nord de Smögen que nous avons déjà visité l’année dernière. 

En mode réglage de spi et séchage de cirés
Vers 11h le vent tombe complètement et on erre quelques heures au moteur entre les deux options. Et puis le chaud soleil et le vent de sud-est (oui, venant de Göteborg) nous font prendre l’option petits mouillages dans le Skjærgård. Le vent se lève doucement au travers et on envoie le spi asymétrique comme jamais, un envoi à faire pâlir un régatier : tac la drisse, paf l’amure, et zou l’écoute et c’est parti ! Bon 10 minutes plus tard le vent refuse et bon bah, on affale…
Le Skjærgård approche, ici pas d’arbre mais uniquement des îles de granit rose. C’est magnifique… Et on a trouvé où se cachaient les voiliers norvégiens ! Ces voisins là nous dérangent moins et c’est paisiblement à la voile que nous zigzaguons entre les magnifiques rochers roses et lisses jusqu’au port de Hunnebostrand.

Alors oui on adore la Norvège, notre pays de résidence, mais y a pas à dire, la côte suédoise, c’est quand même autre chose…


Hunnebostrand, Suède :o)

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23 juillet : Hunnebostrand – Fjällbacka (14M)

Ca souffle dans le skjærgård
Nous avons pris l’option peu-de- milles-beaucoup-de-mouillages, il est temps de mettre notre plan à exécution ! C’est parti à la voile entre les cailloux ! Le vent souffle de la terre bien établi, puis même assez fort : on est vite à 6,5 nœuds, c’est un peu ambitieux pour du pilotage, mais quelles sensations !! 
Quelques surfs au ras des îlots plus tard, nous entrons à Glupö, mouillage qui semble parfaitement abrité des vents d’Est. Première constatation : tout le monde a eu la même idée que nous. Seconde constatation : pas si bien abrité que ça le mouillage !! Pas de rocher disponible, on mouille par l’avant le temps d’une baignade dans des rafales inconfortables.

Laure va nager loin comme à son habitude, munie de ses lunettes de natation qui lui permettent de veiller les méduses très présentes cette année. De retour à bord elle s’inquiète :
« Dis, c’est une réserve naturelle ici ? »
« Euh non, répond Camille perplexe. Pourquoi ça ? »
« Pour ça ! » répond Laure en déchargeant sa pêche de palourdes soigneusement ramenée dans son maillot de bain !!
Et bien le déjeuner est tout trouvé !


Vue du mouillage

Fjällbacka: le port, le skjærgård, la mer...
Direction Fjällbacka pour passer la nuit, un petit port très pittoresque, mais une fois encore… ça se sait ! La vue depuis les hauteurs vaut toutefois l’escale et son prix exorbitant (350 SEK, soit près de 35 euros...)

24 juillet : Fjällbacka - Alevikkilen (23M)
Debout aux aurores ce matin, nous voulons aller visiter les petites îles de Väderöarna à 8M au large. Oui mais le port est réputé minuscule, il va donc falloir arriver les premiers !

Départ tout calme au portant, saluées par un petit phoque qui passait par là. On est beaucoup moins rapides que la veille, ce qui nous permet de pêcher et d’assurer notre maquereau de midi. Dans ces eaux très poissonneuses, on pêche toujours en moins de 15 minutes lorsque notre vitesse est compatible.


Les beaux cailloux suédois

Barbecue avec vue sur un super mouillage
Arrivées dans l’archipel sous un ciel bien gris, des gens sur la jetée font des grands signes pour organiser les entrées dans le minuscule port : il est si étroit que même Saltimbanque n’y fait pas demi-tour. Il est surtout réservé aux plaisanciers souhaitant passer la nuit ici, et nous nous replions sur la baie d’à côté. Pas le choix il faut mouiller à la Scandinave, cul au vent ce qui n’est pas très confortable : nous tenons uniquement sur le mouillage arrière. Heureusement il y a 2,5m de fond de sable et nous tiendrons très bien. On n’est pas peu fières de notre belle manœuvre :o) On assouvit au passage nos fantasmes – récurrents - de maquereau grillé au barbecue devant notre bateau mouillé sur un caillou !
L’archipel est absolument magnifique, même sous le ciel gris l’eau est turquoise. La balade sur les hauteurs révèle des inscriptions anciennes gravées sur la pierre, ainsi que les ruines d’un minuscule lieu de culte. Une escale mémorable !

Sortir de l’archipel face au vent et à la houle sera beaucoup moins drôle et il faudra toute l’obstination d’un junior très en forme pour nous sortir de là. Sitôt qu’on peut abattre, on glisse au près vers le nord et le Skjærgård suivant. Le plaisir de glisser en silence entre les rochers…


Inscriptions gravées et vue sur le port

Jeu: trouver le poisson tropical et la tête de dromadaire
Le chenal devient très étroit et nous sommes totalement abritées du vent. Tant pis il nous faut finir au moteur… Option champêtre pour le soir : direction un fjord vers l’intérieur des terres. Les rochers nus laissent place aux rochers boisés, puis aux forêts et enfin aux pâturages. Pour trouver l’anse c’est très simple : laisser les vaches à bâbord, puis les moutons à tribord, en prenant soin d’éviter le danger isolé balisé par son héron débonnaire.

Une fois dans le mouillage quel calme ! On n’ose pas parler et on se chuchote que c’est beau… Pas une ride ne trouble le mouillage et les réflexions dans le miroir d’eau nous montrent un kaléidoscope d’animaux fantastiques…

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25 juillet : Alevikkilen - Brevik (16M)
Aujourd’hui direction les fameuses îles Koster, très touristiques. Nous avons repéré un port plus isolé que les autres sur la côte sud, et partons une nouvelle fois aux aurores dans l’espoir d’arriver assez tôt pour trouver une place.

La navigation est magique, au petit matin sur une mer plate, on glisse en silence entre les rochers roses… mémorable. Une fois sorties du Skjærgård, un petit bord de spi asy nous rapproche des cailloux au sud de l’île. Ils abritent de nombreuses colonies de phoques que nous admirons au passage. Egalement des cormorans, et pour la première fois depuis la Manche… des fous de Bassan :oD

Phoques, cormorans et... LE fou de bassan notre chouchou

Cabanes de pêcheurs au fond du port de Brevik
Puis nous entrons dans le dédale rocheux au sud des îles. A la voile, puis au moteur lorsque cela devient très étroit et face au vent. Dernier caillou, nous nous retrouvons au travers route direct vers le petit port. Miracle, un grand-mât semble bouger derrière la jetée, départ bientôt confirmé comme sa coque apparait en sortie de port : il y a une place de libre ! Mais derrière nous il y a de la concurrence, d’autres voiliers sont sur nos talons, à 5-6 noeuds au moteur… Alors on pousse un peu Junior, et on renvoie toute la toile en appui. C’est serré mais on passe la digue en tête ! Affalage express, repérage de la place, plouf l’ancre arrière tombe et hop les aussières avant sont au quai, VICTOIRE !
Nous pouvons donc aller visiter l’île à pied. On ne sait pas trop quoi en attendre, l’endroit est assez chic, ultra connu des norvégiens qui y possèdent une hytte lorsqu’il ne viennent pas en voilier (nous ne sommes pas loin d’être le seul bateau « non norvégien » du port…)

Et finalement l’île nous enchante. Côte magnifique, rochers bien-sûr mais aussi grandes plages de sable blanc bordées de roseaux. L’eau est peu profonde très claire, les couleurs sont magnifiques. Il n’y a pas de voiture sur l’île qui dégage un sentiment balnéaire plus vendéen que suédois. En dehors des 2 grands ports de plaisance effectivement bondés et touristiques, l’île est assez calme et finalement très agréable.


Couleurs des îles Koster
On retourne à notre havre de Brevik loin de l’agitation. Nous sommes ravies d’avoir choisi ce port aux toilettes sèches et sans infrastructures. L’ambiance familiale pêche et barbecue nous convient très bien, surtout avec un tel coucher de soleil…

26 juillet : Brevik - Kuvauen (23M)
La météo hésite entre coup de vent ou pétole pour les jours suivants, et nous remontons vers le nord afin de ne pas être trop loin d’Oslo si le coup de vent se confirme.

Départ au près donc, entre les colonies de phoques. On voit également un marsouin, sorte de petit dauphin à petit aileron qui malheureusement ne vient pas jouer le long des bateaux.

Saltimbanque passe la frontère norvégienne
Arrivée en vue de la frontière norvégienne, matérialisée par une série de bouées jaunes. On a bien fait attention à ne pas dépasser le quota de duty free, mine de rien nous sortons de l’Union Européenne et les contrôles sont parait-il fréquent.

Direction l’île de Vesterøy, une petite faille dans le rocher ouverte au sud-ouest mais qui devrait s’avérer un bon abri par vent de nord. L’entrée est un peu étroite mais grâce à l’application « gulesider.no » nous avons accès à toutes les cartes numériques sur le téléphone portable, avec la position du bateau grâce au GPS du téléphone. Alors c’est moins élégant que les alignements, mais c’est diablement efficace.

En entrant dans le mouillage, nous pensons reconnaître un Oceanis 339 bleu avec un panneau solaire dans le pataras... un norvégien... Sitôt l’ancre dans l’eau, l’annexe gonflée et le moteur miraculeusement toujours en forme malgré 3 ans sans utilisation ni maintenance, on s'approche pour demander, timidement, s'ils n'étaient pas au Cap Vert et à Tobago il y a quelques années ... eh bien ils y étaient !!! C’est LaVie, à côté de qui nous avions mouillé à Sal, Sao Nicolau et Tobago. Après cela nos routes se sont séparées et ils nous racontent leur aventure à Cuba, New-York, Terre Neuve, au Groenland et en Islande lors d’un apéro comme au bon vieux temps…


Janvier 2012, LaVie au mouillage de Pirate Bay, Tobago

Juillet 2017, LaVie au mouillage de Kuvauen, Norvège... Improbable...
Entre deux mondanités, nous allons nous dégourdir les jambes sur les landes rocheuses environnantes. Paysage magnifique encore, granit gris cette fois, et sapins qui poussent dans la moindre petite fissure façon œillets des dunes. A part quelques hyttes égarées et un peu d’activité dans les criques, c’est le désert, la nature minérale norvégienne.

La roche, les sapins nains, et quelques bateaux mouillés... le bonheur Norvégien...

Le soleil se couche sur Kuvauen
Mouillage magique, seuls ou presque, 3 petites cabanes de pêcheur rouges datant de la fin du 19e siècle mettent une touche de couleur dans cet univers minéral.  Un grand moment…

27 juillet : Kuvauen - Seiløy (3M)
Il semblerait que le coup de vent prévu s’éloigne. On peut donc profiter des jolies îles de l’entrée du fjord d’Oslo. Pour l’heure c’est calme, et il pleut…

Petite navigation du sud de l’île au nord de l’île, Seiløy et son dédale de gros rochers. Une fois encore c’est étroit, mais c’est beau ! On trouve une place parfaite sur un beau cailloux rond. Le temps n’est pas optimal, mais on profite du mouillage en annexe, petite visite et tentative de pêche.

Retour à bord, le temps se dégrade et le vent tournoie dans les grains. C’est trop pour notre ancre arrière qui chasse et nous contraint à finalement mouiller par l’avant au milieu de la baie… 5m de chaine c’est un peu limite quand même, nous avons upgradé le mouillage en ajoutant 5m de chaîne supplémentaires depuis et avons moins de problèmes.


On est devenues presque expertes  en mouillages scandinaves !
28 juillet : Seiløy - Hankø (7M)

De gauche à droite, Saltimbanque, Norge le bateau du roi (et son 8mR à couple si vous regardez bien), et le Yngling de notre ami
Le coup de vent n’aura pas lieu, nous avons donc le temps d’aller visiter un de nos amis qui possède une hytte dans les environs, près de l’île de Hankø. Ca a tourné sud-ouest toutefois et la navigation est rapide.

Nous entrons dans le chenal d’Hankø, entre l’île en elle-même et le continent. Nous ne sommes pas les seules, le roi et son gros bateau à moteur si reconnaissable sont là également. Nous prenons le coffre que nous prête notre ami et étudions le navire du monarque. Le roi est amateur de belle plaisance et vient participer à la coupe du monde de 8mR qui aura lieu prochainement. Son magnifique bateau SIRA lui est amené à couple de son gros navire.

Joli spectacle, nous débarquons pour passer la soirée sur les hauteurs rocheuses avec nos amis, notre première expérience de hytte norvégienne !

29 juillet: Hankø – Oslo Killingen (48M)
Et voilà, c’est déjà la fin des vacances. Après 10 jours de Nord-Est nous sommes ravies de voir le vent retourner au sud avec la promesse d’une navigation rapide et directe jusqu’à la maison.

Très jolies îles au début dans une lumière de grains assez fantastique. Puis la navigation devient un peu monotone. Moss et ses ferrys à éviter, puis le fjord de Drøbak, puis les îles de Drøbak et enfin les eaux d’Oslo et notre port d’attache.

Direct certes, mais long. Un peu de ménage et nous pouvons rentrer à la maison… en vélo !


Retour au fond du fjord dans les lumières de grain


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