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Nous quittons le royaume du granit et
les archipels pour les grandes îles du Sud, qui forment la transition
avec les interminables plages de sable de Pologne et des états Baltes.
Surprise, à cette frontière nous découvrons une géologie encore
nouvelle : d’étranges sculptures de calcaire pleines de fossiles.
Plus de photos minérales et des films à bicycleeetteeuuu dans notre page "Photos".
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130 milles navigués (mais 168 km à vélo !)
2729 milles navigués depuis le départ
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| 13 août : Stora Rammklöv – Visby (77M) |
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L’inconvénient
des mouillages parfaitement abrités c’est qu’il est difficile de sentir
quand le vent mollit après la tempête. D’après nos fichiers météo ça se
calme à partir de minuit, et encore une fois il nous faut partir sur la
queue d’un épisode de vent fort et espérer arriver avant qu’il n’y ait
plus un souffle d’air.
On profite des dernières lueurs du
jour pour enlever toutes les aussières qui ne sont pas indispensables,
afin de limiter l’escalade sur rocher glissant de nuit (l’eau est à
14°C dans cette baie pour mémoire…). Et à minuit c’est parti vers le
sud, juste derrière le dernier grain orageux qui clignote au loin, et
sous une pluie d’étoiles filantes… |
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Nous avons
un bon 5b au grand largue qui nous permet de glisser sur une mer encore
bien formée, légèrement aidés par quelques dixièmes de nœuds de courant
favorable. On se rappelle que le portant c’est rapide et confortable !
Nous sommes essentiellement au près depuis Hankö, au sud-ouest de la
Finlande, il y a plus d’un mois.
Le vent mollit assez
rapidement, mais grâce à notre spi asymétrique nous parvenons à avancer
à la voile encore toute la matinée. Toujours agréable d’être sous spi
quand tous les voiliers alentours sont au moteur ! En plus il fait
beau, c’est chouette la voile…
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L'avantage de la nuit, c'est qu'on a de nouveau des levers de soleil ! |
La ville de Visby vue de la mer | Le vent refuse finalement trop pour le spi et les dernières heures au près sont lentes.
Nous
craquons nous aussi et finissons les derniers milles au moteur. Pas
très élégant on l’admet :oS Gotland et sa capitale Visby grossissent
sur l’horizon, on repère les clochers des églises qu’on visitera les
jours prochains, et les ferrys qu’il va falloir éviter pour entrer dans
le port. |
| Nous
sommes mi-août, c’est-à-dire de nouveau hors -saison ! Ici les vacances
sont concentrées en juillet, et il faut dire qu’il faisait bien
meilleur temps… Avantage certain, les ports sont de nouveau au trois
quarts vides et nous pouvons nous amarrer tranquillement à la place de
notre choix, nez au vent sur une bouée arrière. Les prix eux sont les
mêmes que l’été, 250 SEK la nuit pour nous, sans électricité, et sans
douche (10 SEK pour 5 minutes avec une carte spéciale). | 
Un 13 août à Gotland, il fait gris et les ports sont vides, c'est la fin de l'été...
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Ca
fait 3 mois que nous sommes parties, et nous voilà à Gotland, surnommée
la Perle de la Baltique, un des grands jalons du voyage. |
13 au 17 août : visite de Gotland (à terre) |
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| Gotland
est une immense île (170km de long pour 55km de large) qui offre à qui
possède du temps et des bonnes conditions météo un périmètre de
navigation des plus intéressants. Nous n’avons ni l’un ni l’autre : la
date de retour se fait de plus en plus présente à nos esprits, et notre
anticyclone vieux de 3 mois (3 mois !!) a fini par céder, laissant à
présent s’engouffrer des trains entiers de dépressions… Nous avons donc
choisi de rejoindre uniquement la capitale Visby avec Saltimbanque et
de découvrir l’île à pied, en bus et à vélo à partir de là. |
Visby est une jolie ville médiévale | La
capitale tout d’abord. Grosse ville Viking jusqu’au 13e siècle, Visby
devient par la suite un membre éminent de la fameuse ligue Hanséatique
et donc une ville très riche du 14e au 16e siècle. Après, il ne se
passe plus grand-chose à Gotland et tous les sites historiques ont donc
au moins 500 ans ! |
| La ville,
ceinte de sa muraille moyenâgeuse en pierres locales, est un magnifique
témoin de l’époque avec ses rues pavées tortueuses et ses magnifiques
petites maisons fleuries. 16 de ses 17 églises ont tout bonnement été
abandonnées lors du changement de religion (du catholicisme au
protestantisme au 16e siècle). Les ruines sont toujours là, étranges
ilots désolés au milieu de la ville… |
Rue typique du vieux Visby, remarquez les roses trémières qui indiquent que nous avons bien progressé vers le Sud !
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Une des magnifiques pierres dressées Viking exposées au musée de Gotland |
Alors que le
temps devient de plus en plus vivifiant, nous nous réfugions au
magnifique musée de Gotland. Nous y découvrons que des pierres dressées
ont été trouvées tout autour de l’île. Très différentes de nos menhirs,
elles sont parfaitement plates et sculptées : ici un motif viking, là
un drakkar, un animal, et souvent une inscription en runique tout
autour. La plupart de ces pierres semblent être des mausolées ou des
pierres tombales.
De nombreuses tombes vikings ont également
été trouvées sur l’île, recelant des objets de valeurs pillés lors de
leurs expéditions à travers le monde. On retrouve des artéfacts d’Iran,
du Pakistan ou d’Ouzbékistan (Samarkand).
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| Une fois la
ville explorée, il est temps d’aller crapahuter un peu plus loin. Un
bus nous dépose sur la petite île de Fårö, à la pointe Nord-Est de
Gotland. Là nous louons un vélo pour la journée et partons sur les
chemins (caillouteux soit dit en passant…) |
On a changé de moyen de transport ! |
Sculptures sur corail fossile, encore des paysages uniques... |
La côte
Nord-Ouest de Fårö est connue pour ses roches très particulières. Il y
a des millions d’années, Gotland était située au niveau de l’équateur
et abritait une faune et flore tropicales, en particulier de nombreux
coraux. La dérive des continents est passée par là, Gotland s’est
retrouvée en mer Baltique, les coraux et autre animaux exotiques sont
morts et ont sédimenté. La côte de Gotland est aujourd’hui faite de
calcaire et d’un nombre incalculables de fossiles. Le calcaire s’est
érodé avec le temps, les fossiles sont restés, notamment le corail qui
aujourd’hui donne à Fårö sa physionomie si typique. |
| Ajoutez
à cela quelques villages de pêcheurs adorables à souhait, de belles
plages saupoudrées de rochers qui nous rappellent furieusement
l’Estonie, et des équipes de tournage d’un film franco-suédo-allemand
qui on imagine passera sur Arte et vous aurez un bel aperçu de notre
balade. | 
Cabane de pêcheur au bord de l'eau
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Les Scandinaves sont connus pour retourner dans leur village à leurs vieux (voire très vieux...) jours | Dernier
arrêt dans la petite église de Fårö, dans un style très local du 16e
siècle, et cimetière avec vue sur la mer. Au détour d’une des 50
tombes, Ingrid et Ingmar Bergman ! On peut difficilement faire plus
loin d’Hollywood… |
Le soir un
bus nous dépose à Slite sur Gotland en elle-même, 2e ville de l’île
uniquement en raison de sa cimenterie. Nous dormons dans un camping
encore plus vide que le port de plaisance et sommes contentes de
trouver une pizzeria-kébab ouverte après 19h…
Unique intérêt de
Slite : son loueur de vélos pardi ! Toujours le modèle de base à 3
vitesses, mais cette fois une assise façon Harley-Davidson, classe ! |
| Toute
la journée nous sillonnons les routes de campagne du Nord-Est de
Gotland, ne croisant que de minuscules hameaux. Rarement nous avons vu
un tel contraste entre la capitale et le reste des villages. Autant
Visby est belle, colorée, riche, autant les villages sont minuscules,
presque austères et la nature minérale aride peut avoir un côté
post-apocalyptique… | 
Les hameaux de Gotland, quelques cabanes de bois sur un champ de caillou...
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Intérieur typique des églises médiévales de Gotland: murs blancs subtilement décorés, bois sculpté, ex voto suspendu | Chaque
village possède toutefois une magnifique église du 16e siècle, blanche
avec un clocher de bois, un intérieur blanc également avec de belles
fresques et sculptures sur bois d’époque, souvent des pierres tombales
en Runique datant de l’ère Viking. Et des gendarmes par centaines, ces
petits insectes rouges et noirs qui semblent se nourrir du goudron qui
recouvre le bois.
Sur cette côte également quelques formations rocheuses typiques mais curieusement un peu plus loin du bord de mer. |
| Autre
paysage typique de Gotland, ses lacs calcaires. Naturels ou créés suite
à l’extraction de la pierre servant à la production de chaux, leurs
eaux sont bleues turquoises en raison des fonds blancs de craie. On
peut également s’y baigner, ce que nous faisons dans leur version
artificielle : un trou taillé à la pelleteuse, cerné d’éoliennes et
transformé en plage ! Surréaliste… | 
Un lagon tropical ? Et non, un lac de calcaireà Gotland !
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Gotland
c’est joli mais c’est grand ! Nous aurons pédalé plus de 130 km pour
finalement ne visiter qu’un tout petit bout de l’île. Mais quelques
heures de vent de Nord-Ouest sont prévues, et nous voulons en profiter
pour continuer notre route.
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| 18 août : Visby – Byxelkrok (53 M) |
Départ
à 2h du matin, juste derrière un front, afin d’exploiter au maximum les
quelques heures de vent de Nord-Ouest. Il est prévu faible et nous ne
sommes pas très optimistes sur nos chances à la voile. Mais à notre
plus grand bonheur, il souffle un bon 4b qui nous permet rapidement de
glisser au bon plein à 5,5 – 6 nœuds ! Parfait !
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| A
l’approche d’Öland, le vent refuse et nous devons tirer des bords pour
passer la pointe Nord de l’île. Puis le vent tourne au sud et nous
continuons au près vers le port de Byxelkrok tout au nord de l’île.
L’amarrage se fait sur bouées arrières ou le long des quais. Nous
sommes hors saisons et le port n’est plus fréquenté que par des
voyageurs, principalement allemands, en route vers des latitudes plus
sympathiques. Le prix est également hors-saison : 140 sek la nuit
douche et wifi inclus. | 
Le glacier de Byxelkrok est heureusement encore ouvert !
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| Le
port n’est pas parfaitement abrité de sud-ouest et du vent est prévu
cette nuit. Nous espérons que la proximité du continent suédois aide à
limiter si ce n’est le vent, au moins la mer. C’est raté, le vent est
accéléré par effet de pointe au nord d’Öland, et le fetch est bien
suffisant pour agiter le port. Toutes nos aussières sont doublées, le
vent hurle dans les haubans et les bateaux se font secouer. Le coup de
vent dure beaucoup plus longtemps que prévu sur les fichiers météo,
toujours en raison de l’effet de pointe… Nous voilà donc coincées et
ballottées pour 36 heures… |
19 août : Byxelkrok (à terre) |
| Byxelkrok
est un petit village de pêcheur, certainement très touristique en
saison, mais extrêmement calme en ce mois d’août. Quelques maisons de
bois rouge, un restaurant, un glacier, un loueur de vélo. Les
innombrables camping-cars que nous croisons nous rappellent que l’île
est reliée à la terre par un pont 60km au sud d’ici. | 
Byxelkrok, artère principale
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Dalles de pierre, surnommées les "champs de Neptune" | La
côte est très particulière, même si certains aspects nous rappellent
Gotland. On y trouve des formations de roche très plates, couvertes de
fossiles de brachiopodes et de trilobites, sorte de dalle géante qui
tombe dans la mer. |
| De
très beaux galets également et même des plages de sable sur la côte
est. L’intérieur est plat, fait de champs cultivés ou de forêts (pins
bien sûr, mais aussi chênes et hêtres !) On trouve comme à Gotland de
nombreuses cabanes de pêche et des lacs de calcaire. De nombreux
moulins témoignent que le vent souffle régulièrement ici (on
confirme…). Ils étaient près de 2000 en 1850 (soit un tous les 68
mètres en moyenne). Seuls 300 ont survécu, dont certains modèles plus
récents en plus efficaces importés de Hollande. | 
Balade à vélo au bout du bout de la pointe Nord d'Öland
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A priori des fondations de maisons et des murs de champs (identifiables au fait qu'ils on été dépierrés !) |
Des
ruines également, cette fois de l’âge de fer (600 à 300 avant JC), le
plus grand site de cette époque en Europe a priori. On voit surtout les
fondations de pierre, il faut un peu d’imagination pour reconstituer le
village. |
| Comme
si le vent ne suffisait pas, il commence à sérieusement pleuvoir… On
attend avec espoir une bascule au Nord-Ouest pour continuer notre route
vers le sud. |
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